Démolition : 40 au 44 rue Saint-Isidore

Démolition : 40 au 44 rue Saint-Isidore

Je m’en suis aperçu en me baladant hier : la persistance de la rue Saint-Isidore au sein de Monchat comme belle, simple et attachante rue de village est devenue un concept très relatif. Monchat, peut-on s’enthousiasmer pour notre ville, les joyaux qu’elle recèle, et se dispenser de connaitre Monchat ?

Monchat, c’est une parade bourgeoise proprette où les usines mêmes s’enrobent de verdure dans une accolade lumineuse :

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Avec de-ci de-là d’éloquentes touches, celles d’un art architectural qui infléchit le temps à ses caprices et à ses courbes :

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Ici une maison et sa grille Art nouveau rue Jeanne d’Arc, tout à coté.

Et, pour que je revienne d’une balade de Monchat en me disant que décidément tout va très bien mieux madame la marquise, il aurait sans doute fallu que j’y fusse passé les yeux bandés et des bouchons de 8 cm dans les oreilles; stratégie de déplacement qui, au vu de la conjoncture actuelle, eût été le moyen le plus efficace pour me cogner à une grue ou une pelleteuse (et me retrouver impliqué bien malgré moi dans une sombre histoire de terrassement de chantier).

Tout au sud de la dite rue donc c’est tout un carrefour qui est aboli. Maisons, pavillons, ateliers, tout doit disparaitre. Et, à l’heure où je parle, la majeure partie de ce qui figure dans ce cercle rouge n’existe plus déjà :

Carrefour St-Isidore et Jeanne d’Arc, Vues Google Earth dans le sens sud-est et Google Maps dans le sens sud-ouest.

Alors on ne va surtout pas réclamer contre le besoin de construction, pas aujourd’hui, pas ce matin ni ce soir, juste contre la façon dédaigneuse dont il s’exprime qui est une négation de l’histoire, d’une harmonie et souvent d’un mode de vivre. Négation dictée par un seul principe : le profit, l’avidité de produire vite et mal sans égard pour rien ni personne.

Les nouvelles constructions ne nuiront certes pas à l’harmonie par leur hauteur. En revanche c’est aussi la prédominance des clos de pierres (ou plus souvent de pisé), ruraux, qui confère ses caractéristiques au quartier. Ne pas les conserver, eux et leurs éléments emblématiques que constituent les portails d’entrée souvent fort remarquables, le tout pour leur suppléer de longues façades blanches, ineptes et découpées par Mr Design, c’est d’un mépris sans nom !

Ainsi, aux alentours du vaste espace en friche visible sur la vue aérienne c’est un sacré coup de jeune, du genre lifting raté, qui rappellera les heures sombres de la chirurgie esthétique et les plus grands échecs du bistouri qui l’ont accompagnée.

Ici une petite maison en bout de course de la grue qui pose pour la postérité avant d’aller rejoindre ses copines dans l’éternité :

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40 rue St-Isidore

Elle ne se doute encore de rien, laissez-là dormir encore un peu, insoucieuse du progrès et des lumières de Lyon Métropole Habitat qui lui arrivent du coté droit.

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Autre point de vue, conçu comme une allégorie de la lumière du progrès moderne poignant à l’horizon contre les sheds de la barbarie.

Soucieux de ne plomber la journée de personne, je terminerai bien entendu sur une touche légère pensée comme un petit jeu.

Sur ce cliché trouvez l’erreur :

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Un indice, il pourrait s’agir d’une erreur de plus de 20 mètres de long.

 

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