Démolition : N°16 rue de la Convention, Villeurbanne

Démolition : N°16 rue de la Convention, Villeurbanne

N°16 rue de la Convention, à gauche le N°18

De passage à proximité de la place Albert Thomas, jadis place de la Cité Lafayette, et ayant  lu sur le panneau placardé contre le N° 16 de la rue de la Convention, fragile et ingrat petit édifice villeurbannais, « Démolition partielle de bâtiments » au « 16 et 18 rue de la Convention » j’étais curieux de savoir quelles seraient l’ampleur et la nature des démolitions sur les bâtiments désignés. A ces fins j’avais pris des photos, paré au jeu des 7 erreurs.

Voici donc le résultat d’une « démolition partielle » exercée sur les N°16 et 18 :

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Emplacement du N°16 rue de la Convention, à gauche le N°18.

Si on distingue à gauche sur le cliché le N°18 intact inchangé, le N°16, lui, parait avoir été victime d’un escamotage bien plus entier que partiel. Bravo, super.

– Mais qu’est ce qui peut bien faire qu’on écrit toujours autant de conneries sur ces panneaux bon sang, me questionnais-je alors, à la lueur grisâtre du matin suivant, devant mon bol de céréales, pétri de perplexité au sujet de la bombe impromptue qui s’était abattue à deux pas de chez moi.

C’était en vain que j’adressais en moi-même de telles questions, lesquelles, par l’épaisseur du mystère qui les entoure – nous le savons à présent- relevaient presque de l’incantation. Mais  je profite en revanche de l’occasion pour diffuser l’impérieux message que m’a inspiré cette réflexion qui n’allait pas sans l’épiphanique vérité de Noël. Et c’est aux cancres de toutes espèces que je souhaiterais l’adresser, ceux du rang du fond. Oui, vous qui à mon instar lors de l’interro d’anglais séchiez et tout à la fois osiez,  la où d’autres eussent reculé, sans balancer devant l’emploi d’une forme inédite d’un prétérit d’un verbe un peu relou, ou à la confection sur mesure et non moins hardie du fameux vocable qui vous manquait en classe d’espagnol en vous disant « bah, ça se tente ». Vous en usiez sans grande conviction, sans grande science, ni grand conscience enfin, mais toujours portés par la force du cœur, et tels enfin vous décliniez les lettres au hasard et au gré de votre fantaisie, comme si ces lettres puis les mots ensemble n’eussent d’institution ni de sens que ceux que vous voulûtes leur accorder :  voyez donc quelle bénédiction a inspiré à son tour ces bons commis à la voirie, et autres troubadours des temps modernes au casque jaune, auxquels comme à vous jadis, la seule consigne de rédaction semble avoir été :

« Respirez, détendez-vous et surtout suivez votre instinct, écoutez votre cœur, vous pouvez écrire tout ce qui vous passe par la tête aujourd’hui sur ce panneau, de toutes façon tout le monde s’en fout. »

C’est sur ce modèle que je me suis emparé du sujet pour proposer mes propres versions pour ce chantier.

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Le propos n’étant évidemment pas d’incriminer à la légère qui que ce soit dans cette affaire pour des histoires de numéro ou de choix des mots. Non. Imputer une irrégularité d’affichage relevant d’une imperfection de dénomination ou de décompte dans ces numéros serait  d’autant plus oiseux qu’on sait combien il s’avère difficile parfois de compter correctement et sans risque d’erreur au-delà de 10, soit le nombre de doigts dont on dispose d’ordinaire pour s’assister dans la tâche.

Et puis, ça va,  c’est Noël.

Aussi, et par respect de l’esprit de Noël, je m’en tiendrai à de simples observations aussi objectives que possible, juste de quoi poser les repères élémentaires à l’appréhension d’un panneau de voirie, tel qu’il figurait ici dans sa démolition partielle de bâtiments au 16 et 18 rue de la Convention.

– Ainsi le plan cadastral tiré de cadastre.gouv.fr, qui semble une source officielle qui permettra de se mettre au clair sur la localisation et l’attribution des N°16 et 18 :

cadastre-gouv-parcelle-14-feuille-000-co-01-commune-villeurbanne-69
Sources : cadastre gouv Parcelle 14 Feuille 000 CO 01 – Commune VILLEURBANNE (69)

– Ainsi la définition du terme  partiel : Qui constitue une partie (d’un tout) » extraite du CNRTL, là encore une source qui parait officielle.

– Je crois enfin le terme démolition parfaitement inutile à définir, ici à Villeurbanne, car nos contemporains en ont une parfaite intuition qui leur suffira.

***

Cette petite maison ne payait pas de mine. Depuis un incendie, intervenu à une date récente et auquel son projet de démolition partielle ne devait rien, elle ressemblait davantage à une crotte fossilisée. Il n’empêche, je la soupçonne de se tenir là depuis les origines du quartier,  soit les années 1830, époque dont trop peu de maisons du coin ont subsisté pour pouvoir porter un témoignage urbain très conséquent. Et puis, rappelons-nous au passage que les choses à nos yeux bien souvent ne sont rien d’autre que ce qu’elles paraissent être devenues à force d’abandon et de négligence.

2 réflexions sur « Démolition : N°16 rue de la Convention, Villeurbanne »

  1. Personne n’est dans les parages pour les fêtes et ça démoli à tour de bras…Bien triste !
    Faudrait penser aux vacances des entreprises de démolition quand même…!

    1. Attention, ne vous emballez pas MMP, les scientifiques ne s’étant pas encore prononcés sur la nature du cataclysme et du cratère, il peut avoir une cause parfaitement naturelle. ^^

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