En progrès

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Article du Progrès, 01/08/2016
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Savoureux article signé le Progrès. Il amorce sans ambages son propos en nous expliquant que le chantier du dépôt Parmentier a débuté cette semaine du 1er aout. C’est naturellement un choc pour tous ceux qui croyaient avoir vu commencer ce chantier le 20 juillet (soit à peu près 10 jours plus tôt) et même avoir aperçu quelques pans de murs s’abattre discrètement depuis le 22 juillet.

Mais cette distorsion spatio-temporelle qui nous a tous abusés et en laquelle le Progrès, à la pointe de l’information, intervient  tel un correcteur d’inexactitudes  ne s’arrête pas là. En effet, il nous certifie que là où tous les gens sensés croyaient indubitablement reconnaître une boucherie, qui pue la mascarade patrimoniale à plein nez, il faut tout au contraire distinguer un « exemple de reconversion ». La chose arrive par conséquent à point nommé puisqu’elle réussit parfaitement à réconcilier tous ceux qui n’en étaient pas déjà amateurs avec le goût des gravats ou celui de la tôle froissée.

Le texte par ailleurs n’a pas son pareil pour diffuser, avec le recul journalistique qui s’impose, la bonne parole du patrimoine. Citée en exemple la reconversion de ce fleuron industriel  (dont les trois quarts sont promis à la destruction, ou plutôt la « déconstruction ») ne pourra manquer de séduire les amoureux du patrimoine du quartier, et spécialement ceux qui sont déjà partis en vacances, très loin d’ici de préférence.

Fort heureusement le texte se donne la peine d’une précision indispensable à ta compréhension exacte des choses, toi lecteur, celle que dans ce chef-d’œuvre de reconversion « une partie du bâti, rue Jaboulay, sera conservée ». En effet,  patrimoine ou non d’ailleurs, pour parler de reconversion  il faut au moins conserver quelque chose. C’est même aux dernières nouvelles une condition nécessaire pour pouvoir parler de reconversion. Merci donc Captain Obvious.

On nous explique enfin que les habitants seront consultés, à propos de l’espace vert, ce qui est fabuleux. Espérons que les tenants du thuya à feuilles caduques ne s’accrocheront pas trop à ceux du rhododendron bleu du Pérou. On connait la férocité ordinaire des habitants du 7e dans tous les débats publics où notre démocratie les oppose et les met courageusement à contribution pour la nécessité des sujets qui les concernent au plus haut degré.

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