Retour de vacances
Le dépôt Parmentier n’existe plus.
Il est à peu près permis de s’exprimer en ces termes. Ne reste que la « maison » destinée à être conservée, et dont la réhabilitation justifie à elle seule la célébration de cet authentique modèle de réhabilitation dont parlait le Progrès (enfin je crois que c’était Le Progrès). Il faut savoir en effet que le chantier de réhabilitation qui se tient dans ce coin du 7e arrondissement a achevé de convaincre les esprits les plus sceptiques.
Mais cette maison, disais-je, il faut encore la débarrasser de son adjonction années 60 dont les pans coupés dessinent le carrefour des rues Jaboulay et St Jérome. La vue est donc presque parfaitement dégagée. Pas pour très longtemps bien sûr : des champignons de plus de 20 mètres de haut ne vont pas tarder à pousser tout à coté de la dite maison qui, alors seulement, incarnera la perfection de ce que tout esprit de bonne foi peut entendre par réhabilitation. Elle aura en effet fière allure à coté de ces mastodontes, telle une sandalette au pied d’un géant aux orteils carrés.
Ah, et sinon ce week-end s’ouvrent les Journées Européennes du Patrimoine. Rappelons que cet événement culturel qui offre de médiatiser ce qui est déjà médiatisé et qui n’en a pas toujours besoin reste l’occasion de redécouvrir ce que l’on connait déjà. Mais c’est celle aussi de se persuader que ce qui est démoli à l’autre bout de la rue n’est pas notre patrimoine puisqu’il ne figure pas dans le fascicule.
J’ignore ce que les habitants du 7e auront l’opportunité de découvrir cette année (sans doute la même chose que l’année dernière). Une chose est sûre : ils ne visiteront pas le dépôt Parmentier. Des chiffres orgueilleux que l’O.T .L inscrivit dans la corniche au faîte de sa gloire, de ses fermes métalliques assemblées pour durer encore 100 ans, il ne reste rien. Gageons-donc que cette année, comme les précédentes, le circuit patrimonial l’esquivera, ce pauvre dépôt Parmentier. Il a été jadis magnifique mais n’est plus beau à voir.